Les autorités saoudiennes cherchent à rassurer les entreprises

Les autorités saoudiennes cherchent à rassurer les entreprises

Le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salman, a donné mardi instruction à ses ministres de garantir que les entreprises saoudiennes et multinationales ne verront pas leur activité affectée par la campagne anti-corruption lancée dans le royaume.

Cette décision, qui concerne aussi les entreprises partiellement ou totalement détenues par des individus visés par les investigations en cours, intervient alors que selon des sources bancaires et juridiques, plus de 1.200 comptes bancaires appartenant à des particuliers ou à des sociétés ont été gelés.

Le gouvernement saoudien "reconnaît l'importance de ces entreprises pour l'économie nationale et l'importance de garantir que les investisseurs peuvent opérer en confiance en Arabie saoudite", a rapporté l'agence officielle de presse SPA.

Dans un communiqué, la banque centrale saoudienne a quant à elle assuré que l'opération lancée samedi n'affectait nullement l'activité économique.

Les sociétés et les banques peuvent opérer normalement, a-t-elle dit dans un communiqué.

"En d'autres mots, l'activité des entreprises n'est pas affectée", a-t-elle insisté.

Des dizaines de membres de la famille royale, des responsables politiques et des hommes d'affaires ont été arrêtés dans le cadre de cette purge. Ils sont soupçonnés de blanchiment d'argent, de corruption, d'extorsion de fonds et d'abus de pouvoir.

Lors d'un point presse mardi soir, la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert a invité les autorités saoudiennes à agir de manière "juste et transparente".

Elle a déclaré que les Etats-Unis avaient reçu des assurances en ce sens de la part du gouvernement saoudien, ce qui a été démenti ensuite par un autre responsable de l'administration de Donald Trump.

Lors de sa tournée en Asie, le président américain a salué mardi l'action du roi Salman et du prince héritier, accusant les individus arrêtés pour corruption d'avoir dépouillé leur pays pendant des années.

Depuis dimanche, la banque centrale saoudienne publie les références des comptes bancaires qui sont gelés et actualise sa liste pratiquement heure par heure, a indiqué un banquier.

Il a ajouté que si ce gel devait durer, cela pourrait avoir des conséquences négatives sur les affaires, ne serait-ce que pour le paiement des salaires et des créanciers.

Selon un autre banquier, la majorité des comptes gelés appartient à des particuliers.

Parmi les personnalités arrêtées figurent le prince Alwalid ben Talal, président de la société d'investissements Kingdom Holding, Nasser ben Akil al Tayyar, fondateur d'Al Tayyar Travel et Amr al Dabbagh, président de Red Sea International.

Les titres de ces trois sociétés, qui ont souligné que leurs activités se poursuivaient normalement, ont perdu entre 9 et 10% mardi.