Olivier Laouchez – PDG du groupe Trace

Olivier Laouchez – PDG du groupe Trace

     Olivier Laouchez

Olivier Laouchez

Né en 1965 dans le Val-de-Marne, Olivier Laouchez est un entrepreneur que rien ne semble pouvoir arrêter. Diplomé de l’école supérieure de commerce de Paris (avec options affaires internationales et marketing), il débute sa carrière en Asie du Sud-Est avec le groupe Renault. Mais c’est de retour en Martinique, en 1990, que son périple audiovisuel prendra naissance.

En 2003 il lance la chaîne Trace TV, et devient le premier noir à la tête d’une chaîne de télé en France, à seulement 38 ans. Ce patron d’origine antillaiseexporte aujourd’hui ses programmes musicaux dans le monde entier. Nous allons découvrir son parcours exceptionnel, ses accomplissements, ses projets et ses conseils pour les jeunes entrepreneurs.

1- Ses débuts dans l’entreprenariat

L’idée de la création d’une chaîne lui est venue à l’époque où les chaînes publiques avaient encore le monopole. Il y voyait une véritable opportunité de marché pour une chaîne privée. C’est avec cette vision qu’il débuta dans le public, pour apprendre les rouages du système, alors qu’en parallèle il entreprenait dans le milieu de la musique : il créa une société de production de clips qui deviendra la plus importante des Antilles. Ensuite, pour financer son projet, il monta une société d’ingénierie financière spécialisée dans la défiscalisation.

C’est finalement en 1993 que son objectif se réalisa, la création de la première chaîne privée autorisée par le CSA aux Antilles : ATV (Antilles Télévisions).

2- La création de Trace Tv

L’une de ses sources d’inspiration fut définitivement BET, la chaîne de télévision urbaine américaine. Il faut dire qu’elle impose le respect par son développement assez spectaculaire avec du contenu promouvant uniquement la culture afro. La chaîne a été revendue pour 2,3 milliards de dollars en 2001. À l’époque Olivier Laouchez avait d’ailleurs tenté de leur proposer un plan pour le développement de la chaîne en France et à l’international. Cependant on lui a très poliment expliqué que son aide n’était pas nécessaire si jamais ce déploiement était envisagé.

Mais l’échec ne résiste pas à la persévérance. Et quelques années plus tard ses collaborateurs et lui rachetèrent le magazine américain Trace Mag et la chaîne de télévision MCM Africa, qui fut rebaptisée Trace TV puis Trace Urban par la suite. La chaine fut développée en France et en Afrique dans un premier temps.

3- Une persévérance à toute épreuve

La recherche de financement fut un véritable périple de quatre ans durant lequel il présenta son projet à des dizaines de fonds d’investissement, de banques et d’industriels. L’idée séduisait mais, d’après eux, le risque était trop important. Pourtant son profil avait tout pour plaire : une formation scolaire cohérente, une expérience sur le service public, la création d’une chaîne pionnière, et même la production d’un label musical célèbre (Secteur Ä). Mais manifestement cela ne suffisait pas. C’est finalement par le biais d’un ami, le martiniquais Alexandre Michelin qui était alors directeur des programmes de Canal Sat, qu’il a rencontré un banquier de Goldman Sachs New York. Son projet a séduit et au bout d’un an de négociations la banque a investi une partie des fonds nécessaires dans le lancement de Trace Tv. L’autre partie a été fournie par sa famille et des amis de l’ESCP qui lui ont tous confié leurs économies.

Finalement Goldman Sachs est resté au capital durant 7 ans, et depuis février 2014 le groupe est détenu à 75% par la société de média suédoise Modern Times Group (MTG).

4- Un conquérant qui s’attaque à l’international

Depuis Novembre 2015 le groupe Trace est déployé en 6 chaînes dont une dédiée aux célébrités sportives, une exclusivité mondiale. Elles sont diffusées dans 160 pays à travers le monde, et place le groupe en tant que leader en Afrique, dans l’océan Indien et dans la Caraïbe. Il est second en France métropolitaine, et leur position est forte en Asie, au Moyen-Orient et également en Russie.

Les résultats sont tout aussi impressionnants. En 2010 le chiffre d’affaire était de 12 millions d’euros, dont 75% étaient réalisés hors de France, tandis que les estimations prévoyaient 16 millions d’euros pour l’année 2014.

5- Olivier Laouchez voit l’avenir en grand

Depuis ses débuts la chaîne s’est beaucoup étendue et a conquit les secteurs de la téléphonie, de la radio, de la presse écrite et de l’événementiel avec les Trace Urban Music Awards qui ont pour but, chaque année, de récompenser les meilleurs artistes Hip Hop, tropicaux et africains. La première édition a eut lieu en 2013 et fut reconduite suite au succès d’audience qu’engendra sa diffusion live dans plus de 80 pays.

À toutes ces activités s’ajoute la Fondation Trace qui a vu le jour en Août 2011. Ses deux objectifs majeurs sont :

Aider les jeunes à avoir de meilleures orientations scolaires et intégrations dans le monde du travail, Soutenir les initiatives d’artistes et de sportifs à destination des jeunes défavorisés.

Mais Olivier Laouchez ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Prochaine étape : Le lancement de Trace Play en 2016, un service de vidéo à la demande. L’offre serait disponible directement depuis les box, mais aussi via une application et sur le web. On pourra y visionner des clips, des séries, des films, des documentaires et des programmes éducatifs. Au total le groupe a investi 10 millions d’euros pour le lancement de cette plateforme.

6- Ses cinq conseils pour réussir

“1. Avoir beaucoup d’empathie : Quand on aborde un rendez-vous il faut savoir exactement ce qu’on en attend, tout en se mettant à la place de celui que vous aurez en face et qui n’a pas forcément le même agenda ou les mêmes intérêts que vous. Ceci est d’autant plus important quand on travaille à l’international où les gens n’ont pas la même culture que soi. 2. Voyager, sortir de France : Tout n’a pas été inventé ici. Pour trouver de bonnes idées, il faut savoir sortir de la France 3. Savoir qu’il n’y a pas de deals parfaits. Parfois pour avancer vers ses objectifs il vaut mieux accepter des compromis… mais sans aller jusqu’à la compromission. 4. Bien négocier ses contrats : Quand les problèmes arrivent il est trop tard pour rediscuter ses engagements contractuels. Alors il faut prendre le temps de bien négocier avant de signer un contrat et bien réfléchir à tous les cas de figure qui pourraient se produire. 5. Si possible, ne pas créer son entreprise avant d’avoir un premier client : Il est possible de signer des contrats pour une entreprise en cours de constitution. Cela permet de ne pas avoir à payer les charges de lancement de l’entreprise avant d’avoir été payé par le client.”

– Conseils vus sur Dynamique-Mag