La nouvelle ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi est essentielle pour l'intégration de l'Afrique de l'Est

La nouvelle ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi est essentielle pour l'intégration de l'Afrique de l'Est

La ligne de chemin de fer à voie normale récemment inaugurée qui relie Mombasa à Nairobi est très importante pour l'intégration de l'Afrique de l'Est, a estimé jeudi à Kigali le ministre rwandais des Finances et de la Planification économique, Claver Gatete.

"C'est un projet très réussi, grâce au soutien accordé par la Chine au Kenya", a déclaré M. Gatete dans une interview accordée à Xinhua dans son bureau dans le centre-ville de Kigali, la capitale rwandaise.

Cette nouvelle ligne de chemin de fer, désignée sous le nom de SGR kenyane, a débuté il y a une semaine le transport de marchandises et de passagers au cours d'une cérémonie en présence du président kenyan Uhuru Kenyatta et du Conseiller d'État chinois, Wang Yong, envoyé spécial du président chinois Xi Jinping.

Les dirigeants de la région attachent une grande importance à la construction de cette ligne de chemin de fer à voie normale dans le contexte du Couloir nord, qui relie l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi, et du Couloir central, qui commence en Tanzanie et traverse le Rwanda jusqu'au Burundi, dans la perspective de réduire le coût des affaires et de réduire le coût de la circulation des biens et personnes.

"(La ligne) au Kenya est vraiment quelque chose dont on peut être fier", a-t-il dit. "Nous tentons de nous assurer de discuter au niveau régional de la manière dont nous pouvons également en bénéficier".

La SGR de 480 km représentant un montant de 3,8 milliards de dollars entre Mombasa et Nairobi a été construite par la China Road and Bridge Corporation, avec 90% des financements en provenance de Chine.

Beaucoup de choses ont été faites pour faire progresser l'intégration d'Afrique de l'Est, avec la suppression des barrières non tarifaires, la réduction de 21 jours à 5 jours seulement du délai nécessaire pour le transbordement de cargaisons entre Mombasa et Kigali, a rappelé M. Gatete. La circulation des personnes a également été améliorée, avec un accès facilité aux permis de travail, la mise en place de visas communs, la suppression des frais de mobilité pour les échanges de voix et de données, tandis que les réseaux d'électricité ont été harmonisés pour contribuer à la consolidation de cette intégration.

Le ministre a par ailleurs qualifié "d'excellentes" les relations entre le Rwanda et la Chine.

"Nous sommes très heureux de cette coopération dans tous les domaines (...) au niveau technique, au niveau du développement", a-t-il dit.

"Au niveau de la coopération internationale, les relations entre le Rwanda et la Chine peuvent être un très bon exemple pour le reste du monde", a dit M. Gatete.

Le président rwandais Paul Kagame a rencontré en mars dernier le président chinois Xi lors de sa visite à Beijing, et les deux dirigeants ont convenu de renforcer la coopération stratégique bilatérale.

Au cours des décennies écoulées, le Rwanda est parvenu à dégager un taux de croissance moyen de 8%, et à réduire le taux de pauvreté de 79% en 1995 à 39% en 2014. M. Gatete attribue ces succès à la direction et à la vision du président Kagame, à l'importance que le pays accorde à une éducation primaire et secondaire universelle et à l'importance accordée à la science, à la technologie, à la recherche et à l'innovation, ainsi qu'à la formation technique et professionnelle.

Reconnu comme l'un des gouvernements les plus intègres au monde, le Rwanda suit une politique de tolérance zéro envers la corruption.

Tous les dirigeants et les personnes en position à responsabilité, jusqu'au président lui-même, doivent déclarer leur patrimoine à un médiateur à la fin du mois de juin.

"La corruption... ceux qui la pratiquent en connaissent les conséquences", a-t-il dit. "On ne peut pas la réduire à zéro, mais au moins les gens connaissent les conséquences".

Le ministre a également évoqué les efforts du Rwanda pour surmonter les conséquences du génocide de 1994, qui a tué plus d'un million de Tutsis et de Hutus modérés, ainsi que les mesures adoptées pour sortir le pays de ce sombre passé.

Des couronnes de fleurs ornent toujours l'entrée principale de ce bâtiment de cinq étages, déposées vendredi dernier lors d'une cérémonie commémorant les 104 ex-employés du ministère des Finances et de la Planification économique qui ont péri en 1994.