La Chine promet 124 milliards de dollars pour sa nouvelle route de la soie

La Chine promet 124 milliards de dollars pour sa nouvelle route de la soie

Le président chinois Xi Jinping a promis dimanche une enveloppe de 124 milliards de dollars pour son ambitieux projet de nouvelle route de la Soie, visant à renforcer les échanges entre l'Asie, l'Afrique et l'Europe grâce à des investissements dans les infrastructures.

"Nous devons construire une plate-forme ouverte de coopération et défendre et faire grandir une économie mondiale ouverte", a dit Xi Jinping lors de l'ouverture du sommet consacré au projet dévoilé en 2013.

"Nous devons créer ensemble un environnement qui facilitera l'ouverture et le développement et établira un système juste et transparent de commerce international et des règles d'investissement", a-t-il ajouté.

Xi s'est fait le chantre de l'initiative "Une ceinture, une route" qui vise à mettre en place la nouvelle route de la Soie.

Le président chinois a annoncé l'octroi de financements supplémentaires au projet, notamment par le biais d'un versement de 100 milliards de yuans (13,3 milliards d'euros) au fonds consacré à cette nouvelle route de la soie, mais aussi des prêts des banques publiques chinoises.

Xi Jinping a annoncé en outre une enveloppe de 60 milliards de yuans d'aide au développement et aux organisations internationales dans les nouveaux pays participant au projet, sans fournir de calendrier précis.

Les dirigeants de vingt-neuf pays étaient représentés au sommet, qui prend fin lundi.

Certains diplomates occidentaux se sont dit gênés par l'initiative, jugeant qu'elle visait à promouvoir l'influence chinoise sur la scène internationale.

La Chine a balayé les critiques et souligné que le projet était ouvert à tous et représentait un plan "gagnant-gagnant" pour promouvoir la prospérité.

"Ce que nous espérons créer, c'est une grande famille de coexistence harmonieuse", a-t-il dit.

BERLIN POSE DES CONDITIONS

Certains des plus proches alliés de Pékin étaient attendus, notamment le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, le Premier ministre cambodgien Hun Sen et le dirigeant kazakh Nursultan Nazarbayev.

Le président russe, Vladimir Poutine, s'est exprimé dès l'ouverture du forum, déclarant que le protectionnisme constituait une menace pour l'économie mondiale.

Le Royaume-Uni est un partenaire naturel de l'initiative, a déclaré pour sa part le ministre des Finances britannique, Philip Hammond.

Après le vote sur la sortie de l'Union européenne, le Royaume-Uni a l'ambition de plus de commerce, pas moins, a-t-il dit à l'ouverture du sommet.

La ministre allemande de l'Economie, Brigitte Zypries, a en revanche averti que Berlin ne signerait pas de communiqué commun à l'issue du forum si l'accord ne prévoit pas de garanties sur le libre-échange et la concurrence équitable.

"Si ces exigences ne sont pas respectées, alors nous ne pouvons pas signer. Nous verrons ce qui se passe demain", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse en marge du forum.

Le projet de communiqué présenté par Pékin soutient "le maintien d'un système commercial multilatéral réglementé, transparent, non discriminatoire, ouvert et intégrateur, fondé sur l'OMC (Organisation mondiale du Commerce)".

Zypries a appelé à davantage de transparence pour les appels d'offres, au respect des normes internationales et à la mise en place de règles du jeu équitables pour toutes les entreprises et pour tous les pays concernés par cette initiative.

"L'Allemagne veut participer (à l'initiative) mais les appels d'offres doivent être plus ouverts à tous", a-t-elle insisté. "Le projet doit aussi être clair. A ce stade, il n'est pas clair."