Syrie: avant d'aller à Moscou, Rex Tillerson en première ligne au G7

Syrie: avant d'aller à Moscou, Rex Tillerson en première ligne au G7

Le dossier syrien sera encore largement au menu des discussions mardi à Lucques, en Italie, avec un sommet des ministres des Affaires étrangères du G7 où le Secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson sera en première ligne avant d'aller à Moscou.

La position du chef de la diplomatie américaine sera évidemment guettée, au lendemain des prises de positions fermes de son collègue de la Défense James Mattis et du porte-parole de la Maison Blanche face à d'éventuelles nouvelles attaques chimiques par le régime de Damas.

La frappe américaine contre une base aérienne syrienne dans la nuit du 6 au 7 avril a été ordonnée en réponse à une attaque chimique imputée au régime syrien qui avait fait 87 morts deux jours auparavant à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie.

A Lucques, les discussions se poursuivront mardi matin, avant une conférence de presse à la mi-journée.

L'hôte de la réunion, le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano, a convoqué une réunion spéciale sur la Syrie tôt mardi matin, élargie à la Turquie, aux Emirats arabes unis, à l'Arabie saoudite, à la Jordanie et au Qatar.

Le ministre italien s'est déjà entretenu par téléphone avec son homologue iranien, lui demandant d'user de son influence sur le régime syrien pour éviter de nouvelles attaques contre des civils.

- "Message clair et coordonné" -

Le chef de la diplomatie ministre britannique, Boris Johnson, a lui souhaité que M. Tillerson reparte de la réunion du G7 mardi avec un "message clair et coordonné" pour la Russie, principal allié du régime de Bachar al-Assad. De son point de vue, il s'agit de faire pression pour que Moscou cesse de soutenir M. Assad, qui est "maintenant toxique dans tous les sens du terme".

Lundi, les Etats-Unis ont en tous cas averti une nouvelle fois le régime de Bachar Al-Assad de ne pas procéder à de nouvelles frappes chimiques, affirmant au passage avoir cloué au sol 20% de l'aviation syrienne dans leur bombardement de la semaine dernière.

"Les Etats-Unis ne resteront pas passifs quand Assad tue des innocents avec des armes chimiques", et la Syrie "serait mal avisée d'utiliser à nouveau des armes chimiques", a averti le général James Mattis, le chef du Pentagone.

Le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer est allé encore plus loin en laissant entendre que même l'utilisation de "barils d'explosifs", une arme redoutée du régime, serait désormais elle aussi une limite à ne pas franchir.

Un responsable anonyme de la Maison Blanche a cependant corrigé le tir ensuite, revenant en arrière sur ces barils d'explosifs. "Rien n'a changé" dans la position officielle américaine, mais "comme le président l'a répété souvent, il ne préviendra pas à l'avance de ses réponses militaires", a-t-il dit.

Moscou et Téhéran, autre allié de Damas, ont eux menacé Washington de "réagir fermement" à toute nouvelle "agression contre la Syrie", après la frappe américaine de 59 missiles Tomahawk contre la base aérienne syrienne.

- "Vos guerres, nos morts" -

Donald Trump s'est entretenu lundi sur la Syrie avec Theresa May et Angela Merkel, lors de conversations téléphoniques séparées. Les dirigeantes britannique et allemande ont fait part de leur soutien à la frappe américaine de jeudi et "se sont accordées avec le Président Trump sur l'importance de faire rendre des comptes au président Bachar al-Assad", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Arrivé dès dimanche soir en Italie, Rex Tillerson a déjà rencontré en tête à tête lundi ses homologues japonais, britannique et français, avant une première table ronde à sept (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie) dans l'après-midi.