Migrants: Pour Trump, Merkel a commis une erreur "catastrophique

Migrants: Pour Trump, Merkel a commis une erreur

La politique d'accueil des réfugiés de la chancelière allemande Angela Merkel a été une "erreur catastrophique", estime le prochain président des Etats-Unis, Donald Trump.

Dans une interview commune aux quotidiens allemand Bild et britannique The Times, le magnat de l'immobilier déclare également que l'Union européenne est devenue "un véhicule pour l'Allemagne" et estime que d'autres membres de l'UE décideront de quitter le bloc comme le Royaume-Uni l'a décidé en juin dernier.

L'Allemagne a accepté sur son sol en 2015 près d'un million de migrants et de réfugiés arrivés en Europe en grande partie par la voie des Balkans. Bon nombre d'entre eux fuyaient des conflits au Proche-Orient ou en Afrique.

"Je pense qu'elle a commis une erreur absolument catastrophique, à savoir accepter tous ces illégaux", déclare le futur chef de la Maison blanche aux deux quotidiens européens.

"Et personne ne sait même d'où ils viennent. Aussi je pense qu'elle a fait une erreur catastrophique, une très grave erreur", a ajouté le milliardaire new-yorkais, tout en ajoutant avoir toujours eu "un grand respect" pour la chef du gouvernement allemand et en disant la voir comme l'un des dirigeants mondiaux les plus importants.

Donald Trump, qui prendra officiellement ses fonctions vendredi prochain, a promis pendant la campagne électorale qui a conduit à son élection le 8 novembre dernier d'interdire l'entrée des musulmans aux Etats-Unis ou d'imposer des mesures plus strictes pour les migrants en provenance de pays ou de régions où l'activisme islamiste est élevé.

Dans l'interview aux deux quotidiens, Trump dit que l'Allemagne n'a que récemment eu une impression claire des conséquences de la politique migratoire d'Angela Merkel, sans s'expliquer davantage.

LA GOUTTE D'EAU

L'Allemagne a été endeuillée par un attentat au camion-bélier le 12 décembre dernier sur un marché de Noël à Berlin, commis par un Tunisien de 24 ans qui s'était vu refuser le droit d'asile en Allemagne. L'homme a tué 12 personnes avant de s'enfuir pour l'Italie où il a été abattu par la police quatre jours plus tard.

L'attaquant, Anis Amri, était entré en Allemagne en juillet 2015 après avoir passé quatre années en prison en Italie. Cela veut dire qu'il était entré dans l'Union européenne avant la décision d'Angela Merkel d'ouvrir les frontières, en août 2015.

Si l'Europe n'avait pas connu la crise des migrants, déclare Donald Trump au Bild et au Times, les électeurs britannique n'auraient pas choisi de quitter l'Union européenne lors du référendum du 23 juin dernier.

"Je le crois vraiment, s'ils (les pays de l'UE) n'avaient pas été forcés d'accepter tous les réfugiés, aussi nombreux (...) je pense qu'on n'aurait pas de Brexit", déclare l'homme d'affaires.

"Cela aurait probablement pu être résolu, mais ce fut la goutte d'eau, ce fut la goutte d'eau qui a fait déborder le vase."

A propos de ses racines allemandes, le futur président, dont les grands-parents paternels étaient originaires de Kallstadt, en Rhénanie-Palatinat, se dit fier d'avoir des ancêtres allemands et dit qu'il aime l'Allemagne. Prié de dire quels traits de son caractères le relient à ses racines allemandes, il répond qu'il aime l'ordre et la force.

L'Allemagne, pays très exportateur, est le partenaire commercial le plus important des Etats-Unis. Le discours protectionniste du prochain président américain a irrité les dirigeants d'entreprises allemands.

Dans l'interview, Trump explique que les Etats-Unis imposera des droits de douane de 35% sur les voitures que le constructeur allemand BMW compte produire dans une nouvelle usine au Mexique et exporter de là vers le marché américain.