Poutine et Abe prônent le renforcement de la coopération russo-japonaise

Poutine et Abe prônent le renforcement de la coopération russo-japonaise

Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre japonais Shinzo Abe ont prôné vendredi le renforcement de leur coopération, alors que les deux pays sont enferrés depuis des décennies dans une dispute territoriale à propos des îles Kouriles.

"Le Japon en tant que voisin est prêt à faire un maximum d'efforts pour développer la coopération russo-japonaise", a déclaré M. Abe, au début de sa rencontre avec M. Poutine à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, en marge du Forum économique de l'Est.

"Il est très important d'apporter un soutien politique" aux investisseurs souhaitant développer les relations économiques bilatérales, a souligné pour sa part Vladimir Poutine, qui reçoit M. Abe pour la seconde fois cette année en Russie.

En mai, à l'issue de discussions à Sotchi (sud), Shinzo Abe avait dit noter une "avancée" sur le règlement de la question des îles Kouriles, les deux dirigeants prônant des négociations grâce à "une nouvelle approche qui n'est pas encombrée par les anciennes façons de penser", selon la diplomatie japonaise.

Avant de s'envoler pour Vladivostok, M. Abe s'était dit "résolu à faire des progrès sur le traité de paix et la question territoriale via des négociations franches et exhaustives" avec M. Poutine.

"Je suis prêt à un échange d'opinions dans les domaines les plus larges", a-t-il lancé, au début de sa rencontre avec le président russe vers 08H20 GMT.

Signe d'apaisement du côté russe, la Russie a annoncé à quelques jours de ces négociations qu'une "visite longuement reportée" de Vladimir Poutine au Japon aurait lieu en décembre. Le président russe ne s'est pas rendu au Japon depuis 2005.

- Pas de marché sur les îles Kouriles -

Les relations entre Moscou et Tokyo sont empoisonnées par une querelle concernant quatre îles de l'archipel des Kouriles occupées à la fin de la Seconde Guerre mondiale par l'Union soviétique et que revendique le Japon, ce qui a empêché jusqu'à présent les deux pays de signer un traité de paix.

Les négociations concernant ces quatre îles volcaniques, appelées Territoires du Nord par le Japon, sont au point mort depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en mars 2014, condamnée par Tokyo comme par les Occidentaux.

Interrogé vendredi par l'agence Bloomberg sur une éventuelle cession par la Russie d'une des îles au Japon en échange d'une coopération économique renforcée avec Tokyo, M. Poutine a catégoriquement rejeté l'idée "d'un échange quelconque ou d'une vente".

"Nous ne vendons pas nos territoires", a-t-il déclaré, soulignant qu'il s'agissait de "chercher une solution qui permette à chaque partie de ne subir aucun préjudice".

Même si la question des îles Kouriles se posera "certainement" lors des négociations entre MM. Poutine et Abe, elle sera "loin d'être la principale question à l'ordre du jour" de cette rencontre, avait toutefois affirmé jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant vendredi que "résoudre ce problème implique un compromis".

- Cap sur l'économie -

"Les perspectives de renforcement de la coopération économique et commerciale seront au coeur des négociations", a expliqué pour sa part le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, alors que le ministre de l'Energie Alexandre Novak, les patrons du pétrolier Rosneft, Igor Setchine, et du géant de l'aluminium Rusal, Oleg Deripaska, prennent part à la rencontre avec la délégation japonaise.