Israël annonce retarder son retrait total du Liban

Benyamin Nétanyahou a annoncé vendredi 24 janvier que le retrait de l’armée israélienne “se poursuivrait” au-delà des soixante jours prévus par l’accord de cessez-le-feu concu avec le Hezbollah. Les troupes de Tsahal auraient dû quitter définitivement le sud du Liban le 26 janvier. Toutefois, “le gouvernement israélien a indiqué à l’administration du président américain, Donald Trump, qu’il souhaitait que les troupes israéliennes restent au Liban pendant au moins trente jours supplémentaires”, relate la chaîne américaine CNN. Une décision prise après une réunion du cabinet de sécurité israélien, jeudi 23 janvier.
Tel-Aviv considère que le Liban n’a pas respecté ses engagements dans la mise en œuvre du cessez-le-feu. Il était prévu que l’armée libanaise se déploie dans le sud du pays aux côtés des Casques bleus, la force de maintien de la paix de l’ONU. “Ces dernières semaines, Israël a estimé que l’armée libanaise s’était déployée trop lentement dans la région, explique The Times of Israel. Les soldats israéliens continuent de trouver des caches d’armes du Hezbollah dans les zones couvertes par la trêve, et des responsables de l’armée auraient déclaré que l’armée libanaise aidait le Hezbollah dans certains endroits.”
Des opérations militaires toujours en cours
Le président libanais, Joseph Aoun, avait demandé samedi 18 janvier aux autorités israéliennes de respecter les délais fixés pour le retrait des troupes. Le Liban a également accusé à plusieurs reprises l’armée israélienne de ne pas respecter le cessez-le-feu. Le journal libanais L’Orient-Le Jour rapporte que des opérations militaires se poursuivent dans le sud du Liban malgré le cessez-le-feu. Dans son live dédié au conflit, le titre francophone signale que “des troupes israéliennes progressent dans la localité de Maroun El-Ras, dans le caza de Bint Jbeil. Des rafales de tirs de mitraillette ont été tirées aux environs du village.”
Et ce nouveau délai dans le retrait des troupes israéliennes “fragilise dangereusement le cessez-le-feu”, estime le journal britannique The Guardian. D’autant que “la réticence d’Israël à quitter le Liban intervient à un moment difficile de la première phase du fragile cessez-le-feu à Gaza, qui dure depuis une semaine, avec une opération israélienne à grande échelle en cours en Cisjordanie occupée et un profond manque de clarté sur ce à quoi ressemblera la politique de Trump au Moyen-Orient”.