Vladimir Poutine prêt à des négociations avec Donald Trump sur l’Ukraine, mais…

Vladimir Poutine prêt à des négociations avec Donald Trump sur l’Ukraine, mais…

INTERNATIONAL - L’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis délie la langue de Vladimir Poutine. Ce vendredi 24 janvier, le président russe a assuré être prêt à des négociations avec son homologue américain sur l’Ukraine, sans pour autant donner de date concrète. « Je ne m’étendrai pas là-dessus, mais je peux seulement dire que le président actuel a déclaré qu’il était prêt à travailler ensemble », a déclaré Vladimir Poutine à la télévision d’État. « Nous avons toujours dit, et je tiens à le souligner encore, que nous sommes prêts à ces négociations sur les questions ukrainiennes », a-t-il ajouté.

De son côté, l’Ukraine s’est aussitôt opposée à toute négociation de paix entre les présidents russe et américain, si Kiev et l’Europe ne sont pas impliquées. Vladimir Poutine veut « négocier le sort de l’Europe sans l’Europe. Il veut parler de l’Ukraine sans l’Ukraine. Cela n’aura pas lieu. Poutine doit lui-même revenir à la réalité, ou il sera ramené à la réalité », a prévenu le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak sur Telegram.

Pour le moment, Moscou, Kiev et leurs alliés guettent la position qu’adoptera l’imprévisible Donald Trump sur le conflit ukrainien, auquel il a maintes fois clamé vouloir mettre fin sans jamais expliciter ses intentions.

Une conversation entre Donald Trump et Vladimir Poutine, discutée de longue date mais pas encore concrétisée, est perçue comme une étape importante. Depuis une semaine, tant le Kremlin que la Maison Blanche assurent vouloir ce dialogue.

Les positions de Donald Trump difficiles à cerner

Plus tôt, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov avait affirmé attendre « des signaux » de Washington sur le sujet. Il n’a donné aucune indication quant au calendrier ou à la nature de ces signaux. Le président Trump a lui affirmé jeudi être prêt à rencontrer Vladimir Poutine « dès que possible » voire « immédiatement ». Dénonçant « une guerre ridicule », il a assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était « prêt à négocier un accord ».

Les positions de Donald Trump sont à ce stade difficiles à cerner. Son pays est le premier soutien militaire de l’Ukraine et il a critiqué plusieurs fois cette aide, mais il a aussi menacé récemment Moscou de davantage de sanctions faute d’accord avec Kiev.

Vladimir Poutine a lui assuré ce vendredi que la « crise en Ukraine » de 2022, année du début du conflit, aurait pu être évitée si Donald Trump « avait été président, s’ils ne lui avaient pas volé la victoire en 2020 ». Il a ainsi repris à son compte les affirmations infondées du président américain sur de prétendues fraudes électorales en 2020.

À Kiev, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak a dénoncé le fait que le président russe veuille « négocier le sort de l’Europe sans l’Europe » et « parler de l’Ukraine sans l’Ukraine ». L’Ukraine craint aussi d’être poussée à la table des négociations en position défavorable, car elle est à la peine sur le front, et d’être contrainte de céder ses territoires occupés par la Russie.

Volodymyr Zelensky, longtemps hostile à toute négociation avec Moscou, a, ces derniers temps, évoqué cette possibilité mais l’a assortie de solides garanties de sécurité de la part des Occidentaux. Le Kremlin, lui, demande en substance la reddition de l’Ukraine, qu’elle renonce à rejoindre l’Otan et que la Russie garde les territoires ukrainiens dont elle a revendiqué l’annexion. Conditions inacceptables pour Kiev.